14 août 2023

La prison civile de Jacmel : un abattoir humain

Au retour à l’ordre constitutionnel en Haïti avec le gouvernement de Jean-Bertrand Aristide en 1994, fut lancé le projet d’assistance à la réforme pénitentiaire. Au-delà de ses aspects humanitaires non négligeables, il a constitué à l’époque une contribution tangible au projet des autorités haïtiennes de construire un état démocratique. Il est toutefois important de préciser que tout système carcéral n’est pas en soi démocratique et peut même être une atteinte caractérisée aux principes fondamentaux du droit. Depuis lors, les avancées dans ce secteur ne sont pas probantes.

En Haïti, les conditions de détention sont abjectes. Les prisons haïtiennes sont parmi les plus surpeuplées de par le monde. Les conclusions d’un rapport de la Mission des Nations unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), en juillet 2015, vont en ce sens. Le rapport calcule le taux d’occupation des prisons dans le pays à 804 %. Cette folle statistique se trouve malgré tout en deçà de la situation du plus grand centre pénitencier du département du Sud-Est. En effet, la prison civile de Jacmel qui est logée dans un bâtiment qui servait de dortoir pour les militaires des Forces Armées d’Haïti (FAdH) a été réaménagée en vue d’être transformée en centre de détention sans tenir compte des normes et standards régis dans les 70 règles de Bangkok et les Règles de Nelson Mandela sur les conditions de détention. Le centre devrait accueillir quatre-vingt (80) prisonniers. Une visite à ladite prison les 7, 8 et 11 août 2023 nous a glacé le sang. En effet, le dernier jour de notre visite, l’effectif global affiché dans la greffe de la prison est de six cent quatre-vingt-six (686) détenus, dont six cent soixante-et-un (661) hommes et vingt-cinq (25) femmes. Son taux d’occupation est donc 857,5 %. De cet effectif, seulement soixante-quatre (64) d'entre eux sont jugés et condamnés : soixante-trois (63) hommes et une (1) femme. Ce qui explique que plus de 90 % [six cent vingt-deux (622)] de ces personnes sont donc en situation de détention préventive prolongée, et ne sont pas jugés.

Les cellules de quatre mètres carrés (4m²) sont construites pour héberger douze (12) détenus, par contre avec la surpopulation carcérale, jusqu'à cinquante-cinq (55) personnes se trouvent coincées nez au nez.

La précarité économique des détenus ne pouvant pas se payer les services d'un avocat explique également la lenteur enregistrée dans l'avancement de leur dossier.

À ce propos, l'article 26 de la constitution haïtienne en vigueur stipule : « Nul ne peut être maintenu en détention s’il n’a pas comparu dans les 48 heures qui suivent son arrestation, par-devant un juge appelé à statuer sur la légalité de l’arrestation et si ce juge n’a confirmé la détention par décision motivée ».


En dépit de tout ce qui saute aux yeux, on a pu nous entretenir avec des détenus afin de mieux comprendre leur vécu. À la prison civile de Jacmel, l'insalubrité est le maître-mot. La greffe de la prison n'y échappe pas.
Entassés dans des cellules exiguës non aérées, dégageant des odeurs nauséabondes, les détenus du centre carcéral de Jacmel sont traités pire que du bétail.
Quelques détenus squelettiques croupissent sous un hangar considéré comme un centre de santé. Selon les dires d'un responsable qu'on a choisi de terrer le nom, ce centre - qui n'a pas de médecin, mais deux (2) infirmières qui travaillent à tour de rôle - est destiné à desservir les détenus atteints des maladies les plus fréquentes au niveau de la prison comme la tuberculose, la malnutrition, la gratelle, le choléra... C'est de la poudre aux yeux tant les besoins sont énormes. En effet, notre visite à proximité des cellules décrit une situation chaotique. Écroués depuis plusieurs années, certains détenus qui ont pu s'approcher de nous expliquent qu'ils n'ont jamais été consultés par un médecin et attrapent des maladies qu'ils n'ont pas pu soigner. Sous-alimentées, les personnes détenues souffrent d'anémie et sont donc trop faibles pour pouvoir résister aux nombreuses maladies infectieuses qui se propagent à l'intérieur de la prison. Évidemment, ils n'ont jamais été assistés psychologiquement. Ils ne bénéficient pas de formation pouvant faciliter leur réinsertion sociale, hormis les femmes et filles qui ont parfois reçu des séances de formation de Fanm Deside, une organisation féministe.
On constate aussi des détenus paraplégiques de longue date qui ne disposent pas de moyens adéquats pour se déplacer. Et ça ne choque personne.

« Je suis incarcéré ici depuis environ 6 ans, mes parents m'abandonnent et je n'ai personne pour m'aider..., je mange mal. Quand je ne trouve aucun détenu pour partager avec moi des produits hygiéniques, je n'ai pas d'autre choix que de rester comme ça... Il y a de cela trois (3) mois depuis que je ne me brosse les dents ou que je me baigne avec du savon». En fait, en ce qui a rapport aux produits d'hygiène, la Direction de l'Administration Pénitentiaire (DAP) et les autres acteurs de la chaîne se rejettent les responsabilités et s'en foutent allègrement des détenus. Ces derniers sont à la merci de bienfaiteurs, d'organisations caritatives. La dernière fois qu'ils ont reçu de produits hygiéniques remontent à décembre 2022. Les larmes aux yeux, des femmes témoignent n'avoir jamais eu de serviettes hygiéniques à leur disposition depuis plus de six (6) mois.


Les mineurs n'ont pas de cellule qui leur est réservée, ils sont donc obligés de cohabiter avec les autres prisonniers, potentiellement de redoutables criminels. La prison ne dispose ni d'espace approprié pour les visites familiales ni d'espace aménagé pour accueillir les femmes enceintes et allaitantes (FEA) comme l'exigent des conventions internationales dont Haïti est signataire.


Les prisonniers n'ayant pas l'appui de leurs proches ne mangent qu'une seule fois dans une journée. Et tous les détenus interrogés sur ce point estiment que la nourriture qui leur est servie est de très mauvaise qualité, et contribue à augmenter le taux de malnutrition au niveau de la prison. Approché à ce sujet, un responsable de la prison tente maladroitement de nous voiler la face en faisant croire que les détenus se nourrissent correctement.


Tenant compte de la faiblesse de l'appareil judiciaire, des organisations apportent des assistances gratuites à des détenus. Le Bureau d'Assistance Légale (BAL), le Réseau Sud-Est de Défense des Droits Humains (RESEDH), le Bureau d'Assistance, de Consultation, d'Observation et de Plaidoyer (BACOP Juridique) et Sosyete Makaya sont parmi ces institutions qui assistent des détenus du point de vue juridique.

Malgré les conditions de détention exécrables, certaines personnes sont enfermées pour des raisons assez insolites. À titre d'exemple, après avoir purgé leurs peines, des détenus restent en prison à défaut d'avoir la décision de justice qui devrait être livrée à la greffe du commissariat où est incarcéré le condamné, regrette un responsable.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, malgré tous les manques cruels en terme d'installations sanitaires, malgré la violation des droits les plus basiques et élémentaires des détenus, considérant les conditions de sécurité défaillantes au niveau de la prison civile de Jacmel, cette dernière est un centre carcéral de «bons enfants». Les affrontements entre détenus sont rares, aucune tentative d'évasion n'a été enregistrée ces dernières années à l'exception d'une situation de panique causée par le séisme du 14 août 2021. En outre, les détenus ont accès à des jeux de hasard : quotidiennement un vendeur de loterie accède à la cour de la prison pour «servir» les détenus. Cela contribue à maintenir un degré de sociabilité au sein des détenus, se renchérit un responsable du centre. De surcroît, des détenus semblent privilégiés par rapport à d'autres. Un mini-dépôt est sous la garde d'un prisonnier. Oui, l'un des prisonniers détient les clés d'un dépôt de nourriture dans la prison, sans compter d'autres avantages qu'il bénéficie... Cela s'explique par le fait qu'il soit jugé et condamné et qu'il se comporte bien. 


Avec des policiers va-t-en-guerre, des magistrats corrompus, des avocats incompétents motivés uniquement par l'argent, des commissaires du gouvernement nonchalants, des geôliers brutaux, des conditions de détention inhumaines, le quotidien des détenus en Haïti est digne d'un film d'horreur.
Les Règles de Nelson Mandela fondées sur l'obligation de traiter tous les détenus avec le respect dû à la dignité et à la valeur inhérentes à la personne humaine et d'interdire la torture ainsi que d'autres traitements cruels fournissent des pistes d'action claires aux décideurs publics.
En 2023, il est inconcevable qu'une personne puisse mourir d'inanition. D'autant qu'il s'agisse de détenus qui sont sensés sous la garde et la protection de l'État.
Du train que ça va, si le cours des choses n'est pas inversé, la catastrophe est inéluctable. Cependant, les autorités n'ont rien à craindre. Comme à l'accoutumée, elles n'auront besoin que d'un juge de paix pour faire le constat d'un détenu décédé. Et rien ne sera fait. C'est la formule classique !
Les autorités doivent œuvrer afin de trouver de solutions immédiates pour répondre aux défis de la surpopulation carcérale et ses conséquences, ainsi que développer une stratégie durable de lutte contre la détention préventive prolongée.



Ourdy DESSOURCES
odessources@yahoo.com
14 août 2023

27 juillet 2023

Un faux broker interpellé par la DCPJ à l'Aéroport Toussaint Louverture

 

Le Bureau des Affaires Financières et Économiques (BAFE), une structure de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) annonce avoir interpellé le week-end dernier le nommé Jean Michel Jean Lussito à l'Aéroport International Toussaint Louverture. 


Se faisant passer pour un "broker" au sein de la douane dudit aéroport, Lussito a été arrêté par la DCPJ suite à une plainte déposée contre lui par l'une de ses victimes pour abus de confiance et association de malfaiteurs.


Selon la Coordination de Presse et des Relations Publiques (CPRP) de la Police Nationale d'Haïti (PNH), Jean Michel Jean Lussito a détourné un montant de 943,177.19 gourdes et 900 dollars américains.


Pour le moment, le faux broker est en garde à vue à la DCPJ pour les suites de la procédure, écrit la CPRP de la PNH.



27 juillet 2023


LIRE HAÏTI 509

Ourdy DESSOURCES

odessources@yahoo.com

06 juillet 2023

THREADS : LE CONCURRENT DE TWITTER LANCÉ PAR LE GROUPE META

En avril dernier, le groupe Meta annonce qu'il travaille sur un nouveau réseau social dans l'objectif de concurrencer Twitter. Après que plusieurs noms aient été proposés, on a finalement retenu un nom inspiré de Twitter : THREADS.

En effet, dans la terminologie électronique, un thread est un corps de messages sur un groupe de discussion sur Internet. Il consiste en un ensemble d'instructions similaires à un processus en informatique.


Lancée officiellement dans la nuit du 5-6 juillet 2023, cette application a une certaine similitude avec Twitter que ce soit dans les fonctions de "likes", de commentaires, de re-publications mais également par le nombre limité de caractères (500) d'une publication.


Après avoir ouvert l’application, le paramétrage se fait presque de façon automatique si vous disposez d’un compte Instagram. La liaison permet d’importer la quasi-totalité de vos données : pseudo, photo de profil, listes d’abonnement entre autres. Malgré son association avec Instagram, tout ce qu'on fait sur le réseau ne s'affiche pas pour autant sur Instagram.


Accéder à THREADS est chose aisée. Cependant, le quitter se révèle un peu plus compliqué. Pour ce faire, le nouveau-né de Meta offre deux options : la désactivation temporaire du profil ou encore la suppression du compte et l’intégralité des données. Ce qui entraînera toutefois la suppression de votre compte Instagram associé.


Selon le journaliste Pierre Berthoux de BFMTV, le groupe Meta a soigneusement pris le temps de se conformer aux textes européens en vigueur sur les marchés et services numériques avant de lancer officiellement THREADS en Europe. Nonobstant, il évoque la méthode de suppression des données en se questionnant sur la considération que se fera le régulateur européen.


Présentée comme l’application de conversation écrite d’Instagram, autre réseau social de Meta, THREADS est disponible dans 100 pays, sauf dans l’Union européenne selon Philippe Berry, journaliste spécialisé dans l'informatique.

En une demi-journée, THREADS a enregistré 30 millions d’inscriptions, selon ce qu'a annoncé le patron de Meta, Mark Zuckerberg.


Vu le rôle prépondérant que jouent les réseaux sociaux et la place importante qu'ils occupent dans les sociétés modernes, notamment dans la liberté d'expression, certains observateurs estiment qu'il s'agit d'une tentative du PDG de Meta de contrôler tout ce qui se fait, se dit sur la toile. La création de ce réseau représente avant tout et surtout un combat entre deux milliardaires : Mark Zuckerberg, propriétaire du groupe Meta - qui regroupe Facebook, Instagram, WhatsApp - et Elon Musk le patron de Twitter et Tesla Motors.



Ourdy DESSOURCES

06 juillet 2023

LIRE HAÏTI 509

22 avril 2023

L'AS ROMA et Mourinho filent le parfait amour

Nommé entraîneur de l'AS ROMA en été 2021, José Mourinho a très vite conquis les cœurs des fans du club de la capitale italienne. Il est parvenu à insuffler de nouvelles énergies à la Louve. La ferveur, l'ambiance délirante qu'a suscité l'arrivée de Mourinho à Rome est digne d'un rockstar.

Avec son football pragmatique, le lusitanien a incité les joueurs de la Roma à donner le meilleur d'eux-mêmes afin d'arriver au succès. En effet, Mourinho a récupéré une équipe romaine ayant terminé la saison 2020-2021 à la 7ème place, à 29 longueurs du champion, Inter de Milan. Cette septième place est synonyme de qualification pour la Conférence League. Une première édition remportée haut la main par l'équipe de Mourinho moins d'un an après son arrivée comme manager des Giallorossi.


COMMUNION AVEC LES FANS ET FERVEUR ROMANISTA

Avec une capacité de plus de 72000 places, l'antre de l'AS ROMA, le Stadio Olimpico, est la plupart du temps rempli à plus de 90% pour la réception des matchs de l'AS ROMA grâce surtout au technicien portugais qui attise l'engouement des fans Jaunes et Rouges. Le constat est nettement différent pour l'autre club rival de la ville de Rome - La Lazio - qui partage le même stade.

Avec un effectif constitué essentiellement de joueurs de seconde zone durant la saison 2021-2022, l'équipe de José Mourinho n'a pas pu rivaliser avec les meilleurs clubs italiens qui prétendent au sacré final. Ainsi, bien qu'elle a gagné son premier trophée sur la scène européenne cette saison-là, l'AS ROMA a terminé à la 6ème place en championnat. L'apport des fans reste indéniable malgré tout.


UN RECRUTEMENT INTELLIGENT



Le football de Mourinho ne se joue pas uniquement sur le rectangle vert. En remportant l'Europa Conference League, les Giallorossi, ont du coup validé leur billet pour la prochaine édition de l'Europa League, bien qu'ils avaient la certitude d'y participer avec leur classement en Série A.

La présence du Special One sur le banc de la Roma a permis d'attirer du lourd au sein de l'effectif romanista. Qui plus est, de façon "low cost". On peut citer Paulo Dybala, Nemanja Matic, Georginio Wijnaldum - prêté par le Paris Saint-Germain qui prend en charge la majeure partie de son salaire.

En ce sens, parmi les 20 clubs de la Série A, seule la Sampdoria a dépensé moins que l'AS ROMA lors du mercato estival 2022.


MOURINHO : TOUJOURS INTRAITABLE SUR LA SCÈNE EUROPÉENNE



José Mourinho est, jusqu'à date, le seul entraîneur à avoir remporté les 3 coupes d'Europe de clubs : 2 Ligues des Champions (FC Porto, 2004 et Inter de Milan, 2010), 2 Europa League (FC Porto, 2003* et Manchester United, 2017), 1 Europa Conference League (AS ROMA, 2022).

Ajouté à cela, après que l'AS Roma ait éliminé Feyenoord en quarts de finale de l'Europe League ce jeudi, Mourinho devient le premier entraîneur à qualifier pour 12 demie-finales au niveau des compétitions de clubs en Europe. 

Très expérimenté, José Mourinho s'impose comme l'un des meilleurs entraîneurs que connaît le football de par son palmarès, son charisme. Il fait partie des entraîneurs les plus respectés après plus de vingt ans de carrière en Europe.


MOURINHO ET L'AS ROMA MONTRENT L'EXEMPLE AUX CLUBS ITALIENS 

De la dernière ligue des Champions gagnée avec l'Inter de Milan en 2010, aucun club italien n'était parvenu à remporter un trophée sur le vieux continent. Parti au Real Madrid en fin de saison 2010, Mourinho est revenu 11 ans plus tard en Italie et c'est lui qui a rehaussé le visage du championnat italien en ce sens qu'il a ramené un autre trophée européen au pays de la botte, dans la ville éternelle plus précisément.

Cette saison, au stade des demi-finales, 5 clubs italiens sont encore en lice dans les trois compétitions européennes. C'est mieux que tout autre championnat européen.


MOURINHO ÉVASIF SUR SON AVENIR



Vu que la bonne ambiance au sein du vestiaire de la Louve et de la bonne collaboration entre le président de l'AS ROMA Dan Friedkin et José Mourinho, il est un fait certain que le stratège lusitanien est heureux à Rome comme il le clame toujours d'ailleurs. Cependant, son nom est constamment associé à des écuries européennes comme le Paris Saint-Germain, Chelsea ou encore le Real Madrid.

Étant actuellement 4ème en Série A et en course pour remporter l'Europa League, la Roma a toutes les bonnes raisons d'accélérer le processus de prolongation de contrat de Mourinho.

Questionné à ce sujet après la victoire 4-1 contre Feyenoord ce jeudi, l'homme de 60 ans est resté assez évasif sans autant fermer la porte :

"Je suis heureux ici, je ne le cache pas, j'aime les gens et ils m'aiment, j'ai le sentiment que tout le monde me respecte à Trigoria**. J'ai une bonne relation avec les propriétaires, même avec Tiago Pinto, (le directeur sportif du club [NDLR]). Les joueurs sont fantastiques, ils sont presque comme des enfants, une empathie formidable avec eux. Parfois j'ai des frustrations, parfois j'ai des ambitions différentes, mais je suis heureux ici, j'ai vu des gens heureux et j'en suis tout aussi heureux. Nous verrons plus tard”, a ainsi expliqué le natif de Setubal.


Avec ses 99 matchs disputés à la tête de l'AS ROME, Mourinho affiche un bilan positif et satisfaisant : 53 victoires, 19 nuls et 27 défaites, soit un total de 1,80 point par match.

Rendez-vous lundi 24 avril pour le centième du Special One à la Roma sur le terrain de l'Atalanta pour clôturer la 31ème journée de la Série A italienne.


______________________________________________

* De 1971 à 2009, cette compétition a été dénommée "Coupe de l'UEFA", à partir de 2010, l'instance mère du football européen l'a rebaptisée "Europa League".

** Centre d'entraînement de l'AS ROMA.




LIRE HAÏTI 509

Ourdy DESSOURCES

odessources@yahoo.com

20 avril 2023

09 avril 2023

Le RAMSA appelle au respect et à la valorisation des Madan Sara


Dans le cadre de la commémoration de la journée nationale du mouvement des femmes en Haïti, le 03 avril dernier, le Rasanbleman Madan Sara dAyiti (RAMSA) a grandiosement marqué l'événement.


En présence de plusieurs personnalités venues d'horizons divers, a eu lieu à Caribe Convention Center une cérémonie de haut vol sous les auspices du Rasanbleman Madan Sara dAyiti (RAMSA), le 03 avril 2023.


En effet, le Premier Ministre Ariel Henry et la représentante de l'ONU-Femmes en Haïti, le ministre de la Santé Publique et de la Population, Dr Alex Larsen, la ministre à la Condition Féminine et aux Droits de la Femme, Dr Sofia Loréus, entre autres, ont été les principaux invités de marque ayant participé à la cérémonie.


Au cours de cette 3ème édition organisée sous le thème "Madan Sara se poto mitan devlòpman, ann ankadre yo", la coordinatrice du RAMSA, Mme Jocelyne Jean-Louis, a insisté sur le fait que ce corps de métier doit être reconnu à sa juste valeur et en a profité pour honorer plusieurs dizaines de madan sara venues des 10 départements géographiques du pays.


Prenant part à la cérémonie, Mme Joselie Joazeus, faisant office de vice-présidente de Femmes en Marche qui partenaire clé du RAMSA, a appelé au respect des droits des femmes évoluant dans ce secteur porteur.



Soulignons que ce 03 avril 2023 rappelle le 37ème anniversaire de ce vaste mouvement des femmes haïtiennes qui ont gagné les rues de la capitale pour dénoncer, protester contre toutes les formes de violence dont elles sont victimes dans le pays après la chute de la dictature de Jean-Claude Duvalier.


Longtemps muselée par la férocité et l'aveuglement de pouvoir duvaliériste, en Haïti la gent féminine était réduite au silence.


En ce sens, avec la chute de la dictature le 07 février 1986, a sonné le glas pour l'éclosion de nombreux mouvements revendicatifs dans le pays, dont celui des femmes.


La journée du 03 avril est devenue un symbole de résistance dans la lutte pour le respect des droits des femmes en Haïti.



Ourdy DESSOURCES

LIRE HAÏTI 509

04 avril 2023

29 janvier 2023

Le RAMSA à la journée internationale de l'éducation


Souvent étiquetées comme un secteur informel, les "madan sara" représentent une couche ultra importante dans l'économie haïtienne. Elles contribuent, en effet, à garder un équilibre au niveau de la société dans le sens qu'elles facilitent la libre circulation de denrées alimentaires à travers toute l'étendue du territoire national. De par le nombre très élevé de gens qui pratiquent "ce corps de métiers", il joue un rôle moteur dans le pays.


Malgré leur importance capitale et leurs efforts considérables..., nos madan sara ne sont pas considérées à leur juste valeur. Cela est dû au fait qu'il ait très peu d'organisations dans ce secteur qui soient légalement reconnues par l'État haïtien.

Par conséquent, à l'occasion de la journée internationale de l'éducation (24 janvier) célébrée en Haïti sous le thème "Éducation, Alimentation et bien-être scolaire", le Rasanbleman Madan Sara dAyiti siglé RAMSA a été convié à l'événement tenu à l'hôtel Caribe Convention Center.


Représenté par sa coordonnatrice Jocelyne Jean Louis et son directeur exécutif Dimitry Mike-Colson Jean, le RAMSA s'est fait sentir tant sa présence à été remarquable. Leur apport dans la partie culturelle de l'événement est à souligner à l'encre forte. À ce sujet, le RAMSA a gratifié le public d'un superbe défilé.


En outre, s'agissant de faire la corrélation entre l'alimentation et le bien-être scolaire, les madan sara ont évidemment leur mot à dire puisqu'il est un fait avéré que la très grande majorité de la population haïtienne s'approvisionne de produits alimentaires grâce aux prouesses des madan sara. Malgré la situation d'insécurité qui sévit dans le pays, malgré d'autres conditions de travail pénibles, nos vaillantes commerçantes risquent leurs vies quotidiennement dans l'objectif de prendre soin de leurs familles.

Courage à ces héroïnes dans l'ombre !



Ourdy DESSOURCES

LIRE HAÏTI, 25 janvier 2023.

01 janvier 2023

1804-2017 : 213 ans d'indépendance, DE HÉROS À ZÉRO



 Écrit le 31 décembre 2016


1804-2017 : 213 ans d'indépendance, DE HÉROS À ZÉRO


Avec la fameuse et féconde révolution de 1804, les anciens captifs des côtes africaines mis en esclavage à Saint-Domingue par des blancs racistes, ont étonné l'humanité, prouvant que toute différence basée sur une question épidermique ne peut qu'être vile. Ils ont acquis à la sueur de leur front une liberté que leur avaient privé leurs oppresseurs depuis 3 siècles.


Malgré une indépendance si chèrement et fièrement acquise, il ne serait pas exagéré de penser qu'on n'était pas prêts à prendre en main notre destinée en tant que peuple. Le général en chef de l'armée indigène -devenu gouverneur général à vie- allait être assassiné en 1806 par ses lieutenants jaloux et assoiffés de pouvoir (déjà à cette époque) qui nous avaient offert un macabre spectacle le 1er janvier 1807 à l'entrée nord de Port-au-Prince pour fêter le 3ème anniversaire de l'indépendance.

La jeune nation est du coup scindée entre le camp du roi Henri Christophe dans le Nord et celui de Pétion qui dirigea la partie occidentale et méridionale du pays.

Après la mort de ces protagonistes, Boyer prend les rênes du pays, d'abord en alliant le Nord à l'Ouest et au Sud, ensuite en pacifiant la Grande d'Anse terrorisée par un certain Jean-Baptiste Pierrier (Goman), enfin en unifiant Haïti à la partie-Est de l'île en 1822.

Boyer est connu dans l'histoire nationale comme celui qui a eu la plus longue durée de règne sans avoir pour autant un bilan digne de ce quart de siècle.

Rappelons les deux actes les plus marquants de sa présidence : réalisation de l'unité de l'île (09 février 1822) qui laisse encore des grognes du côté dominicain prétextant que cette "occupation" a retardé leur développement ;

le paiement honteux d'une "dette" pour une liberté héroïquement acquise.

Soulignons toutefois que c'est au cours de l'«occupation haïtienne» de la république dominicaine que cette dernière allait se libérer du joug de l'esclavage, en 1844.

Des guerres civiles marquèrent tout le long du 19ème siècle jusqu'à l'intervention étatsunienne en 1915 qui durera jusqu'en 1934 mettant ainsi à nu une partie de notre production agricole, déshumanisant et tuant nos paysans...

Après une série de coups d'État manigancés par une armée laissée en héritage par les occupants étatsuniens, vont être tenues de frauduleuses élections (comme presque toujours en Haïti) propulsant au pouvoir, en 1957, un «négrofou» du nom de François Duvalier qui passera à Jean-Claude son fils de moins de 18 ans, le trône.

Une question s'impose : Comment se fait-il que l'intelligentsia haïtienne, des cadres de l'armée, de la fonction publique, l'opinion publique en général acceptent de se soumettre aux caprices d'un mineur ?

Ce n'était pas forcément une question de système.

En 1986, chuta la dictature sanguinaire des Duvalier après l'exaspération de la violence gratuite, du vol généralisé, de la corruption d'État.

Depuis lors, dit-on trop souvent, on fait une expérience démocratique. On est dans la transition démocratique.

Les expériences sont fâcheuses. On a l'exemple de Leslie F. Manigat, excessivement formé, bien mûri, préparé pour être un homme d'État qui a accepté d'abreuver le sang de la ruelle Vaillant pour arriver au pouvoir.

On peut prendre le cas du prêtre catholique progressiste Aristide, se rangeant du côté des défavorisés avec un discours populiste devenu chef d'État réactionnaire, «chimère».

On a également l'exemple d'un Préval avec ses 10 ans de présidence qui a comme bilan la privatisation des institutions de l'État, la culture du laisser-aller, du jem'enfoutisme, du sepafòtmwen.

De l'indépendance à nos jours un constat s'impose : le tâtonnement est évident du point de vue de choix de régime politique. Ainsi, on est passé de GOUVERNORAT à EMPIRE avec Dessalines, de MONARCHIE (dans le Nord) à RÉPUBLIQUE pour une nouvelle expérience de l'EMPIRE avec Soulouque pour enfin revenir à la RÉPUBLIQUE.

300 ans déjà on parlait de l'homme du livre (BookMan) de par son intelligence (selon des historiens) à Nèg bannann (BananaMan) légué par un dément Sweet Micky, le dernier des malfrats qui fut bel et président de la république, dont les maîtres-mots de sa gouvernance furent la corruption, l'amateurisme, le persiflage, la goguenardise, le copinage.

On est passé des meilleurs aux moins-que-rien comme parlementaires.

On est passé d'un État-perle à un État-poubelle.

On a inventé la liberté pour les Noirs, aujourd'hui on n'est plus libre avec un aigle perchant sur notre palmiste.

On est passé d'un État civilisateur à un État vagabond.

On est passé de terre d'accueil à terre de transit pour ses propres fils.

On est passé d'un État qui donnait à manger aux autres à un État qui ne peut nourrir sa population, à un État mendiant.

On est passé de HÉROS À ZÉRO.

Et çà ne dérange personne.



Ourdy DESSOURCES, in JOURNAL D'UN RÉVOLTÉ

31 décembre 2016

Budget 2024-2025 : un budget précaire, péremptoire au détriment du plus grand nombre

Le budget 2024-2025 devrait viser à identifier et à mobiliser les fonds nécessaires afin d'affronter de manière efficace la détérioratio...