Le 18 novembre 1803, l'armée indigène a mis en déroute les troupes napoléoniennes à Vertières. Cette victoire a permis à la partie occidentale de l'île de Saint-Domingue d'accéder à l'indépendance proclamée sur la place d'armes des Gonaïves le 1er janvier 1804. Malgré tant d'efforts consentis par ces anciens esclaves pour nous léguer un patrimoine de si grande valeur, force est de constater qu'une banalisation est faite par nos dirigeants des exploits de nos ancêtres ayant fait d'Haïti la première république nègre du monde. Lequel événement a sonné le glas à un nouvel ordre politique mondial.
Après avoir consolidé l'indépendance de la jeune nation en pourchassant les derniers colons du sol d'Haïti, nos premiers dirigeants voulaient apporter leur soutien à d'autres pays de l'Amérique du Sud afin de les guider à se défaire du joug de l'esclavage.
En effet, la Bolivie, l'Équateur, le Venezuela ont reçu d'Haïti des munitions et des hommes.
De cette date naquirent des relations fraternelles entre Haïti et ces anciennes colonies espagnoles.
C'est dans cette optique que les dirigeants équatoriens ont jugé nécessaire de "commémorer l'an dernier le 215ème anniversaire de la bataille de Vertières" alors que chez nous ces dates sont reléguées au second plan.
Cette année encore, Jovenel Moïse, président plus en plus impopulaire, est contraint de scotcher dans son antre pour "célébrer" un énième événement historique de grande ampleur.
C'est aussi le moment idéal pour lui de fustiger ses opposants dans des discours clivants à travers lesquels il lance, paradoxalement, des appels à dialoguer.
En ces occasions, il a dû, à chaque fois, déposer une gerbe de fleurs au musée du Panthéon National Haïtien (MUPANAH) non loin de son palais présidentiel.
Si la mort de Dessalines (17 octobre) et la bataille de Vertières (18 novembre) furent commémorées au MUPANAH, qu'en sera-t-il du 216ème anniversaire de notre indépendance ?
Aura-t-il la hargne de braver les éventuelles barricades pour se rendre aux Gonaïves ?
Se contentera-t-il une nouvelle fois de son palais et/ou du MUPANAH ?
Nonobstant, il faut dire que ces éventualités sont à envisager au cas où monsieur Jovenel Moïse sera encore chef d'État d'Haïti.
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