19 novembre 2019

VERTIÈRES : QUAND DES DIRIGEANTS INSOUCIANTS BANALISENT LA PROUESSE HÉROÏQUE DE NOS AÏEUX

Le 18 novembre 1803, l'armée indigène a mis en déroute les troupes napoléoniennes à Vertières. Cette victoire a permis à la partie occidentale de l'île de Saint-Domingue d'accéder à l'indépendance proclamée sur la place d'armes des Gonaïves le 1er janvier 1804. Malgré tant d'efforts consentis par ces anciens esclaves pour nous léguer un patrimoine de si grande valeur, force est de constater qu'une banalisation est faite par nos dirigeants des exploits de nos ancêtres ayant fait d'Haïti la première république nègre du monde. Lequel événement a sonné le glas à un nouvel ordre politique mondial.

Après avoir consolidé l'indépendance de la jeune nation en pourchassant les derniers colons du sol d'Haïti, nos premiers dirigeants voulaient apporter leur soutien à d'autres pays de l'Amérique du Sud afin de les guider à se défaire du joug de l'esclavage.
En effet, la Bolivie, l'Équateur, le Venezuela ont reçu d'Haïti des munitions et des hommes.
De cette date naquirent des relations fraternelles entre Haïti et ces anciennes colonies espagnoles.

C'est dans cette optique que les dirigeants équatoriens ont jugé nécessaire de "commémorer l'an dernier le 215ème anniversaire de la bataille de Vertières" alors que chez nous ces dates sont reléguées au second plan.

Cette année encore, Jovenel Moïse, président plus en plus impopulaire, est contraint de scotcher dans son antre pour "célébrer" un énième événement historique de grande ampleur.
C'est aussi le moment idéal pour lui de fustiger ses opposants dans des discours clivants à travers lesquels il lance, paradoxalement, des appels à dialoguer.
En ces occasions, il a dû, à chaque fois, déposer une gerbe de fleurs au musée du Panthéon National Haïtien (MUPANAH) non loin de son palais présidentiel.

Si la mort de Dessalines (17 octobre) et la bataille de Vertières (18 novembre) furent commémorées au MUPANAH, qu'en sera-t-il du 216ème anniversaire de notre indépendance ?
Aura-t-il la hargne de braver les éventuelles barricades pour se rendre aux Gonaïves ?
Se contentera-t-il une nouvelle fois de son palais et/ou du MUPANAH ?
Nonobstant, il faut dire que ces éventualités sont à envisager au cas où monsieur Jovenel Moïse sera encore chef d'État d'Haïti.


Ourdy DESSOURCES
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11 novembre 2019

Tibwa & Gran Ravin : les morts se comptent par dizaines



Haïti / Insécurité
11-11-19

Alors que le pays est à sa 9ème semaine consécutive de protestations réclamant la démission du président de la république, les cadavres se comptent par dizaines dans les bidonvilles de Port-au-Prince.
Un rapport du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) fait état d'une quinzaine de morts au niveau du Bel-Air.

À l'entrée sud de la capitale, près de trente (30) personnes auraient déjà trouvé la mort dans des affrontements entre civils armés, selon ce qu'a appris VISION INFO PLUS.

L'origine de cet affrontement ne date pas d'hier. En effet, Tibwa et Gran Ravin, deux (2) quartiers séparés par un saut de puce sont aussi deux (2) gangs rivaux diamétralement opposés, ça fait belle lurette.

Après avoir annoncé haut et fort sur plusieurs ondes de stations de radio de Port-au-Prince qu'ils allaient "entrer en guerre", les seigneurs de Martissant s'entretuent à coup de Kalachnikovs et autres armes automatiques depuis le 28 octobre. À cette date, la population civile, les riverains de ces quartiers sont livrés à eux-mêmes, et attendent l'intervention de la Providence pour cesser cette "guerre" qui emporte leurs vies et détruit leurs maisons qu'ils ont dû fuir.

Après 14 jours d'affrontements sans répit, les protagonistes ne semblent pas prêts de déposer les armes. On pourrait se questionner sur l'origine de leurs armes et surtout de leurs inépuisables munitions..., mais tenant compte du silence suspect des autorités du pays et le mépris des "médias traditionnels" sur ce sujet, on connaît tous la réponse. Suivez mon regard!


Ourdy DESSOURCES
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02 novembre 2019

La problématique du don du sang en Haïti

TOUTE UNE POPULATION SUR LE DOS D'UNE SEULE INFIRMIÈRE

Un autre pan de la crise haïtienne déroule sur silence pendant que nos vies en dépendent. Des gens qui s'éteignent à petit feux sans le sentir à cause du sang.
Pendant que la demande en sang tend vers la hausse, l'offre lui va en sens contraire. Une seule infirmière pour toute une population pendant que le niveau de risque de victime par balle et d'accident de toutes sortes tend à augmenter.
Dans la soirée du 3 octobre, j'ai eu froid dans le dos en apprenant sur un groupe WhatsApp que la mère et la sœur d'un camarade viennent d'être victimes par balle, sous les feux de deux individus circulant à bord d'une moto. À l'HUEH (Hôpital de l'Université d'État d'Haïti), après une série de tractations pour trouver un médecin sur recommandation grâce à un autre camarade du groupe; très tôt dans la matinée du 4, on lance une alerte sur le groupe pour une demande en sang… Rapidement je me porte volontaire et en prenant soin de faire des disciples pour cette même cause.
Je me suis rendu sur les lieux aux environs de 10h AM, pour un trajet assez pénible (on connaît la situation), en pensant que j'y  serais pour moins d'une heure, mais j'ai quitté les locaux de la Croix-Rouge aux environs de 5h40mn PM, quand j'avais finalement terminé le processus de ce don de sang parmi quatre d'entre nous sur environ une douzaine du côté seulement de mes camarades, problèmes de qualification pour d'autres mais manque de temps pour la plupart.
Pendant ce temps, il n'y avait qu'une seule infirmière, pour assurer le service au complet. En passant par la sélection (une espèce d'interview), contrôle des signes vitaux, préparation du matériel adéquat, prise de sang, transport des pochettes vers le  seul technicien laboratoire pour finir la partie peut-être la plus délicat du processus. Sans oublier, elle (l'infirmière) fait également office de réceptionniste pour répondre incessamment les donneurs ou parents qui ont tous des revendications chacun plus exigeants que les autres.
Pendant que les familles des malades gémissent, pleurent pour certains… on peut entendre certains disent qu'ils marchent depuis 4, 5 jours et même plus pour trouver une pochette pour son proche qui nécessite une intervention en toute urgence. Une sœur protestante (donneuse) s'impatientait d'aller se reposer puisque le soir précédant elle faisait son 6 pour 6 (veille de nuit)…
Comment peut-on laisser passer sous silence un tel problème de sang par qui nous sommes tous concernés et que notre existence biologique en dépend? Serions-nous dans un processus de saper toutes les bases soutenant l'existence humaine dans ce coin de terre? Sans aucune autre forme de procès, je vous laisse le soin de méditer par vous-même.

Frantz BRIZARD

OUVRONS LES YEUX, C'EST UN COMPLOT

Le quartier de Vivy Michel est à feu et à sang. Les bandits y sont retournés semer le deuil et le chaos ce jeudi. Vivy Michel, c’est le quar...