12 février 2016

Grève à l'Université d'État d'Haïti

Crise à l’UEH- Grève du personnel

La crise s’amplifie à l’UEH, le rectorat dépassé par les événements

Rien ne va plus à l’Université d’Etat d’Haïti (UEH). Après le dysfonctionnement de la plupart des facultés depuis trois semaines suite à la grève du personnel administratif, les locaux du rectorat ont été pris d’assaut par des étudiants. Visiblement dépassé par les événements, le rectorat appelle à l’intervention de la police et de la justice.
 Publié le 11 février 2016

Des sapeurs-pompiers tentent de limiter les dégâts à l'Université de Port-au-Prince

Barricades enflammées, jets de pierres, heurts entre étudiants et la police. Tel est le climat qui régnait à la ruelle Rivière, dans les parages du rectorat de l’EUH, au cours de la journée du jeudi.

Pour sa première conférence de presse depuis l’occupation des locaux du rectorat par des étudiants le vendredi 5 février, le recteur Jean Vernet Henry a dû accueillir les journalistes aux Editions de l’UEH à la ruelle Chériez. Les propos du recteur ne sont qu’un aveu d’impuissance face à cette situation au rectorat. « Il revient à la justice et à la police de libérer les locaux du rectorat », dit-il déplorant le laxisme des forces de l’ordre dans cette affaire en dépit des démarches de son administration. Avant de faire appel aux forces de l’ordre, Jean Vernet Henry dot avoir tout tenté. « Les étudiants ont refusé de dialoguer », dénonce-t-il.
En effet, depuis le vendredi 5 février, dans la matinée, un groupe d’étudiants ont accaparé les locaux du rectorat de l’UEH. La barrière cadenassée, ces étudiants ont placé des pancartes sur lesquelles on pouvait lire certaines revendications liées à la réforme de l’institution.

Alors que les membres du rectorat rencontraient la presse, la situation se dégénérait à la ruelle Rivière. L’Université de Port-au-Prince (UP), voisine du rectorat de l’UEH, a payé le pot cassé des affrontements entre la police et des étudiants de l’UEH. Deux laboratoires d’informatique de l’UP ont été incendiés dans des circonstances non encore élucidées.

Entre-temps, une commission a été créée la semaine écoulée pour engager des pourparlers entre les différents protagonistes en vue de trouver une issue à la grève qui paralyse l’UEH depuis tantôt trois semaines. En ce qui concerne l’intégration du personnel administratif au sein du Conseil de l’université (CU), le rectorat informe, en attendant les modifications appropriées du corpus réglementaire en vigueur, que le syndicat sera intégré seulement à titre d’observateur. Quant à l’application de la grille salariale, le conseil dit n’avoir exprimé aucune objection. Le conseil dit s’engager résolument à solliciter des instances compétentes de l’État une augmentation substantielle du budget de l’UEH. « Toute augmentation du budget sera prioritairement utilisée pour satisfaire les revendications salariales du personnel administratif », peut-on lire dans une correspondance adressée au syndicat en date du 5 février 2016.

Mais sur la question relative aux conditions de travail, le rectorat prendra toutes les dispositions nécessaires afin d’intensifier les pourparlers auprès de la compagnie responsable de la couverture d’assurance. Aussi, le nombre d'autobus placés dans les facultés pour assurer le déplacement du personnel sera augmenté, a annoncé le rectorat.

Touché par les décisions du conseil de l’université via une correspondance en date du 5 février, le syndicat qualifie de « mascarades » ces différentes mesures. « Ce que le rectorat appelle « décisions » est loin de satisfaire nos revendications. Ils ne font que répéter les mêmes choses depuis deux ans. Ce n’est que du bluff. Le rectorat se moque de nous », fustige Margaret J. C. Lindor, présidente du syndicat du personnel.

En ce sens, la position du syndicat par rapport à la grève n’a pas changé d’un poil. « Nous maintenons la grève jusqu’à ce qu’ils répondent clairement à nos revendications », annonce madame Lindor, visiblement en colère. « Il n’y aura pas d’élections au rectorat sans la présence formelle du personnel administratif», a-t-elle averti.

Si le secrétaire général du rectorat, Wilson Dorlus, appelle le personnel à une prise de conscience et au sens des responsabilités, le recteur Vernet qualifie d’incorrects les comportements des membres du personnel.

@Lenouvelliste

AUTEUR

Worlgenson Noel gensonoel@gmail.com

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